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Article RECIT EXACT DU GRAND COMBAT LIVRE A NANCY. ← Page 2 of 4 →
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Recit Exact Du Grand Combat Livre A Nancy.
ne doivent ils pas etre en garde contre des mancevres qui leur ont etc dcvoilees . Cependant le regiment de Chateauvieux vient de donner un exomplc funeste , & qui nous donne lieu de gemir & sur la fauto & sur la punition . On connoit qtielles out ofce les premiers
desordres causes par ce regiment , dans la ville de Nancy , ou il est en garnison , ii 1 ' occasion cles masses noires ; on sait que les recits cle ces desordres fnreut exageres , qu ' on pretendit que le regiment avoit illo la caissetandis qu'il l ' avoit fait
p , deposer en lieu sur , aprcs l ' avoir fait sceller par le tresorier , & que I'Assemblee natiouale a rendu ii ce stijet un clecret pout-otre un pent trop rigoureux ; mais les circonstances exigeoient uue grande coleriteun prompt remede & no permettoient
, , pas un long examen . Le roi envoya M . de Malseigue , pour calmer les desordres ; & M . Bouillo , aprSs avoir compose un corps nombreux cle troupes cle ligne , orclouna aux gardes nationales des villes voisines cle se tenir
pretes il marcher . On esperoit beaucoup cle ces mesures , lorsqu ' on apprit que les desordres cpi ' on avoit voulu calmer alloieut toujours croissant . Le 2-1 d ' aout M . Malseigue s ' etant rendu au quartier pour 1 ' examen des coniptesun differend survenu ii 1 'occasion
, d ' un article , l ' engagea ii sortir ; mais cles soldats qui dtoient a la porte s ' y ctant oppos 6 s , il mit l ' epee S , la main , en blessa cjuelques-inis , & se fit jour au travers . Depuis cette epoque les jours cle M . Malseigue coururent les plus grands
dangers . La fureur s ' empara cles soldats ; ils voulurent se venger . M . Malseigue crut deA'oir leur eschapper , & prit la route de Luneville . Son depart est bientot connu . Des grenadiers & des soldats du i' 6 giment cle Chateauvieux prennent les
chevaux de Mestre-de-camp , & courent sur ses traces : mais M . Malseigue les avoit provenus ; il fait monter ii chei'al les carahiniers ; il se met ii leur tote ; il charge ceux qui le poursuivent . Treize sont tues , plusieurs sont faits prisonniers .
Pendant que cette scene sanglante se passoit ii Luiieville , une autre non moins affreuse avoit lieu ii Nancy . Les soldats veulent s ' emparer cle M . Denou , commandant cle la garnison . Les officiers se ralfient autour de lui . Deux sont
massacres , qiiclques-uns sont blesses . M . Denou est pris par les soldats qui le mettent en prison . Cependant la fureur des soldats de Nancy s ' aecroit it chaque instant ; ils veulent venger sur les carabiniers la inort &
la captivite cle lours camarades ; ils forcent l'arsenal , & se disposeut a marcher ii Luneville , qu ' on pensoit devoir etre le theatre d'un horrible carnage . M . cle Bouillo a rassemblo ses troupes il ost campe pros cle Nancy ; mais comme
ou conuott ses principes sur la revolution , il craint qu ' on ne l'accuse cle vouloir opcrer une coiitre-rovolution ; il demande deux commissaires de I'Assemblee nationale pour ne rien faire qu'ii leur requisition , & se niettre ainsi ii l ' abri cle tout reproche .
L'affaire a ete portce a lAss . emblee nationale march ; les ims vouloient donner la dictature ii M . de Bouille . M . Barnave proposa des mesures plus donees , une proclamation conciliatoire portee par deux commissaires . L ' avis est adojite , redaction cle la proclamation eprouvedans
, la seance du soir , beaucoup cle difficultes : enfin les noirs obtiennent de faire ajourner la question au lendemain . Ajourner une epiestion quand on se fusille I cette idee ne pouvoit venir qu ' aux noirs ; comment les patriotes ont-ils cede ?
Cependant M . Pechelot , aide-major de M . cle la Fayette , arrive A'ers dix hemes du soir ; il raconte que les desordres sont au comble clans Nancy , que les carabiniers se sont einpares eux-memes cle M . de Malseigue , qu'ils Tout conduit ii Nancy en robe cle chambre & en bonnet de nuit
, & qu'il est en prison . La question , est encore mise en deliberation ; enfin la proclamation de M . Barnave , avec quelques corrections , la voici :
" L'Assemblee nationale s ' etoit occupde avec affection du sort des soldats . L ' augmentation cle leur paie , la jouissance des droits de citoyen aetif , avoient ete decretes pour eux : il restoit ii leur ouvrir la carriere des honneurs , avec quelle surprise
n ' a-t-elle pas du entendre les nouveaux describes qui sont arrives it Nancy . Si les regimens cle cette garnison avoient des reclamations ii faire , les voies regulieres leur etoient ouvertes ; & comment des guerriers peuvent-ils ignorer que si la valeur est uue des qualites des heros , 2 ?
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Recit Exact Du Grand Combat Livre A Nancy.
ne doivent ils pas etre en garde contre des mancevres qui leur ont etc dcvoilees . Cependant le regiment de Chateauvieux vient de donner un exomplc funeste , & qui nous donne lieu de gemir & sur la fauto & sur la punition . On connoit qtielles out ofce les premiers
desordres causes par ce regiment , dans la ville de Nancy , ou il est en garnison , ii 1 ' occasion cles masses noires ; on sait que les recits cle ces desordres fnreut exageres , qu ' on pretendit que le regiment avoit illo la caissetandis qu'il l ' avoit fait
p , deposer en lieu sur , aprcs l ' avoir fait sceller par le tresorier , & que I'Assemblee natiouale a rendu ii ce stijet un clecret pout-otre un pent trop rigoureux ; mais les circonstances exigeoient uue grande coleriteun prompt remede & no permettoient
, , pas un long examen . Le roi envoya M . de Malseigue , pour calmer les desordres ; & M . Bouillo , aprSs avoir compose un corps nombreux cle troupes cle ligne , orclouna aux gardes nationales des villes voisines cle se tenir
pretes il marcher . On esperoit beaucoup cle ces mesures , lorsqu ' on apprit que les desordres cpi ' on avoit voulu calmer alloieut toujours croissant . Le 2-1 d ' aout M . Malseigue s ' etant rendu au quartier pour 1 ' examen des coniptesun differend survenu ii 1 'occasion
, d ' un article , l ' engagea ii sortir ; mais cles soldats qui dtoient a la porte s ' y ctant oppos 6 s , il mit l ' epee S , la main , en blessa cjuelques-inis , & se fit jour au travers . Depuis cette epoque les jours cle M . Malseigue coururent les plus grands
dangers . La fureur s ' empara cles soldats ; ils voulurent se venger . M . Malseigue crut deA'oir leur eschapper , & prit la route de Luneville . Son depart est bientot connu . Des grenadiers & des soldats du i' 6 giment cle Chateauvieux prennent les
chevaux de Mestre-de-camp , & courent sur ses traces : mais M . Malseigue les avoit provenus ; il fait monter ii chei'al les carahiniers ; il se met ii leur tote ; il charge ceux qui le poursuivent . Treize sont tues , plusieurs sont faits prisonniers .
Pendant que cette scene sanglante se passoit ii Luiieville , une autre non moins affreuse avoit lieu ii Nancy . Les soldats veulent s ' emparer cle M . Denou , commandant cle la garnison . Les officiers se ralfient autour de lui . Deux sont
massacres , qiiclques-uns sont blesses . M . Denou est pris par les soldats qui le mettent en prison . Cependant la fureur des soldats de Nancy s ' aecroit it chaque instant ; ils veulent venger sur les carabiniers la inort &
la captivite cle lours camarades ; ils forcent l'arsenal , & se disposeut a marcher ii Luneville , qu ' on pensoit devoir etre le theatre d'un horrible carnage . M . cle Bouillo a rassemblo ses troupes il ost campe pros cle Nancy ; mais comme
ou conuott ses principes sur la revolution , il craint qu ' on ne l'accuse cle vouloir opcrer une coiitre-rovolution ; il demande deux commissaires de I'Assemblee nationale pour ne rien faire qu'ii leur requisition , & se niettre ainsi ii l ' abri cle tout reproche .
L'affaire a ete portce a lAss . emblee nationale march ; les ims vouloient donner la dictature ii M . de Bouille . M . Barnave proposa des mesures plus donees , une proclamation conciliatoire portee par deux commissaires . L ' avis est adojite , redaction cle la proclamation eprouvedans
, la seance du soir , beaucoup cle difficultes : enfin les noirs obtiennent de faire ajourner la question au lendemain . Ajourner une epiestion quand on se fusille I cette idee ne pouvoit venir qu ' aux noirs ; comment les patriotes ont-ils cede ?
Cependant M . Pechelot , aide-major de M . cle la Fayette , arrive A'ers dix hemes du soir ; il raconte que les desordres sont au comble clans Nancy , que les carabiniers se sont einpares eux-memes cle M . de Malseigue , qu'ils Tout conduit ii Nancy en robe cle chambre & en bonnet de nuit
, & qu'il est en prison . La question , est encore mise en deliberation ; enfin la proclamation de M . Barnave , avec quelques corrections , la voici :
" L'Assemblee nationale s ' etoit occupde avec affection du sort des soldats . L ' augmentation cle leur paie , la jouissance des droits de citoyen aetif , avoient ete decretes pour eux : il restoit ii leur ouvrir la carriere des honneurs , avec quelle surprise
n ' a-t-elle pas du entendre les nouveaux describes qui sont arrives it Nancy . Si les regimens cle cette garnison avoient des reclamations ii faire , les voies regulieres leur etoient ouvertes ; & comment des guerriers peuvent-ils ignorer que si la valeur est uue des qualites des heros , 2 ?