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Article LES FRANCS-MACONS. ← Page 3 of 5 →
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Les Francs-Macons.
forte , qu elle s exerce meme entre ceux que les interets de la patne ont armes les uns contre les autres . Comment oublier ce combat sanglant de Trafalgar , oil la marine Frangaise , obligee de ce'der a la superiorifce des forces , au genie d'tm ennemi famenx , resolut de mourir plutot que . de tombsr aux mains du vainqueur ? Nelson avait donne l ' ordre qu ' on ne fit point de quartier . Les vaisseaux des deux parties , confondus dans leiu-s miits et leurs cordages , ctaient si etroitement serres les uns centre les autres , que la surface de la mer n'offrait lus 'im champ de bataille ou se formait la plus horrible
pqu melee . Cbaque pied de pont etait dispute , dei ' endu , achete pax un gram ! nombre de motirants et de blesses qui poussaient mille oris doidoureux et d'eternels adieux a leurs freres d'armes . Dans ce choc epouvantable , au milieu des traetus flamboyantes , au bruit des armes et du feu de la mousqueterie , plusieurs marins Frangais , au moment d ' etre precipites dans les plots teints de sang , se rappellent que la Magonnerie est , chez les ecossais , un veritable culte , ils hasardent les premiers signes connus : on leur repond :
ils font celui de detresse , bien legitime en pareil cas ; et plus de cent soixante d ' entre eux sont emportes sur les bras de leurs ennemis , deposes a bord , combles de soins et rendus a la vie . La fraternite , plus puissante que la gloire , se fait entendre : Fhumanite retrouve son enquire , et la victoire gemit sur ses lauriers . Que ne pttis-je retracer ici les soins touchants , les secours ingenieux et les preuves innombrables d ' un devotiement fraternel , que regurent nos guerriers sur les rives cle la Beresina , aiusi que tons ceux cle nos prisonniers en Prusse , en Russie , qui appartenaient
a I art royal ! Jamais , non jamais la sainte humanite ne grava clans ses annales' de traits plus admirables . On eut difc que l'ombre du Grand-Fre'de ' ric , cle ce fondateur d ' un des plus beaux rites cle la Magonnerie , veillait sur nos malheurenx compatriotes , et qu'il criait ii ses guerriers : " Ne distinguez ni la nation , ni les uniformes ! . . . Ne voyez que des freres ; et songez a vos serments !" Mais pour varier ces sombres conleurs , rapportons ici l'anecdote lustorique et tant cle fois racontee par Besaugiersavec cette verve bachi et cette heureuse bonhomie
, que qui le caracterisaient . II etait a Saint-Domitigue , a Fepoque de l'insurrection des noirs . Egard dans les mornes , poursuivi par un parti d'hommes cle conleur , il tombe dans leurs mains : on Fattache a un arbre ; encore quelques instants , et il expire sous le fer meurtrier des insurge ' s . . . . Loin de se laisser abattre a l ' aspeet des armes qu'on charge en sa presence , il improvise quelques refrains , invoque Piron , Panard , et Colle de lui preparer un petit coin dans les Ohamps-Elyse ' es oil il puisse encore chanter et boire .
. . . Ne fut-ce que de Feau des Lethe . . . Cette joyeuse resignation frappe celui qui doit commander l ' execution : il s ' approche tin ehanteur , qui fait , au hasard , un signe Magonnique ; Fhomme de coideur lui repond ; Fautre alors fait le ori de salut des enfans de la lumiere ; le chef des noirs le couvrant anssitot de son corps , dit a ceux qu'il commande : " 31 est mon frere ; et si vous tirez , je dois mourir avec lui . " L'escouade reste immobile silencieuse . . . . Et la Magonnerie conserve a la France son cbansonnier le plus aimable , et le meilleur des hommes .
Enfin a cette epoque de penible memoire , on les puissances de FEurope , coalisees contre nous , pe ' ne ' trerent clans notre patrie . . . . Nous avons compte d ' assez glorieuses journees , pour avoir le courage d ' avouer quelques defaites . ... A cette epoque , dis-je , ou Finvasion de l'Europe nous mit au pouvoir du vainqueur , le museum cle Paris reunissait tout ce que le nionde civilise avait produit de chefs-d ' oeuvre . Le ressentiment et Faviclite voulurent non-seulement reprendre ce que nous avions conquis , mais nous cle
depouiller nos propres richesses . On allait proceder ii leur partage entre les diverses nations campe ' es clans nos miu-s ; lorsque Denon , directeur du inuse ' e , et qui s'etait fortifie dans Fart royal , en etudiant en Egypte l ' mterieur des pyrarnides , reconnut dans le Commissaire Anglais un des plus hauts dignitaires du rite ecossais , avec lequel il s'etait rencontre clans la loge royale de Berhn . II le somme , au nom des enfants de la vraie lumiere de secourir fr lui ci avaient fait clans dautres
, ses eres ; rappelle ce que ceux- ' temps pom les magons cle la Grande-Bretagne : et la capitale de la France conserve" son tresor le plus pre ' cieux , ce mitseum qui la fait surnommer dans les deux mondes la metropole des arts . Ainsi done , depuis huit siecles entiers , clans les regions lointaines , meme parmi les ordes sauvages ; en paix , comme en guerre , an milieu du plus horrible carnage , comme
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Les Francs-Macons.
forte , qu elle s exerce meme entre ceux que les interets de la patne ont armes les uns contre les autres . Comment oublier ce combat sanglant de Trafalgar , oil la marine Frangaise , obligee de ce'der a la superiorifce des forces , au genie d'tm ennemi famenx , resolut de mourir plutot que . de tombsr aux mains du vainqueur ? Nelson avait donne l ' ordre qu ' on ne fit point de quartier . Les vaisseaux des deux parties , confondus dans leiu-s miits et leurs cordages , ctaient si etroitement serres les uns centre les autres , que la surface de la mer n'offrait lus 'im champ de bataille ou se formait la plus horrible
pqu melee . Cbaque pied de pont etait dispute , dei ' endu , achete pax un gram ! nombre de motirants et de blesses qui poussaient mille oris doidoureux et d'eternels adieux a leurs freres d'armes . Dans ce choc epouvantable , au milieu des traetus flamboyantes , au bruit des armes et du feu de la mousqueterie , plusieurs marins Frangais , au moment d ' etre precipites dans les plots teints de sang , se rappellent que la Magonnerie est , chez les ecossais , un veritable culte , ils hasardent les premiers signes connus : on leur repond :
ils font celui de detresse , bien legitime en pareil cas ; et plus de cent soixante d ' entre eux sont emportes sur les bras de leurs ennemis , deposes a bord , combles de soins et rendus a la vie . La fraternite , plus puissante que la gloire , se fait entendre : Fhumanite retrouve son enquire , et la victoire gemit sur ses lauriers . Que ne pttis-je retracer ici les soins touchants , les secours ingenieux et les preuves innombrables d ' un devotiement fraternel , que regurent nos guerriers sur les rives cle la Beresina , aiusi que tons ceux cle nos prisonniers en Prusse , en Russie , qui appartenaient
a I art royal ! Jamais , non jamais la sainte humanite ne grava clans ses annales' de traits plus admirables . On eut difc que l'ombre du Grand-Fre'de ' ric , cle ce fondateur d ' un des plus beaux rites cle la Magonnerie , veillait sur nos malheurenx compatriotes , et qu'il criait ii ses guerriers : " Ne distinguez ni la nation , ni les uniformes ! . . . Ne voyez que des freres ; et songez a vos serments !" Mais pour varier ces sombres conleurs , rapportons ici l'anecdote lustorique et tant cle fois racontee par Besaugiersavec cette verve bachi et cette heureuse bonhomie
, que qui le caracterisaient . II etait a Saint-Domitigue , a Fepoque de l'insurrection des noirs . Egard dans les mornes , poursuivi par un parti d'hommes cle conleur , il tombe dans leurs mains : on Fattache a un arbre ; encore quelques instants , et il expire sous le fer meurtrier des insurge ' s . . . . Loin de se laisser abattre a l ' aspeet des armes qu'on charge en sa presence , il improvise quelques refrains , invoque Piron , Panard , et Colle de lui preparer un petit coin dans les Ohamps-Elyse ' es oil il puisse encore chanter et boire .
. . . Ne fut-ce que de Feau des Lethe . . . Cette joyeuse resignation frappe celui qui doit commander l ' execution : il s ' approche tin ehanteur , qui fait , au hasard , un signe Magonnique ; Fhomme de coideur lui repond ; Fautre alors fait le ori de salut des enfans de la lumiere ; le chef des noirs le couvrant anssitot de son corps , dit a ceux qu'il commande : " 31 est mon frere ; et si vous tirez , je dois mourir avec lui . " L'escouade reste immobile silencieuse . . . . Et la Magonnerie conserve a la France son cbansonnier le plus aimable , et le meilleur des hommes .
Enfin a cette epoque de penible memoire , on les puissances de FEurope , coalisees contre nous , pe ' ne ' trerent clans notre patrie . . . . Nous avons compte d ' assez glorieuses journees , pour avoir le courage d ' avouer quelques defaites . ... A cette epoque , dis-je , ou Finvasion de l'Europe nous mit au pouvoir du vainqueur , le museum cle Paris reunissait tout ce que le nionde civilise avait produit de chefs-d ' oeuvre . Le ressentiment et Faviclite voulurent non-seulement reprendre ce que nous avions conquis , mais nous cle
depouiller nos propres richesses . On allait proceder ii leur partage entre les diverses nations campe ' es clans nos miu-s ; lorsque Denon , directeur du inuse ' e , et qui s'etait fortifie dans Fart royal , en etudiant en Egypte l ' mterieur des pyrarnides , reconnut dans le Commissaire Anglais un des plus hauts dignitaires du rite ecossais , avec lequel il s'etait rencontre clans la loge royale de Berhn . II le somme , au nom des enfants de la vraie lumiere de secourir fr lui ci avaient fait clans dautres
, ses eres ; rappelle ce que ceux- ' temps pom les magons cle la Grande-Bretagne : et la capitale de la France conserve" son tresor le plus pre ' cieux , ce mitseum qui la fait surnommer dans les deux mondes la metropole des arts . Ainsi done , depuis huit siecles entiers , clans les regions lointaines , meme parmi les ordes sauvages ; en paix , comme en guerre , an milieu du plus horrible carnage , comme